|
Annexe
XII. Recommandations du Comité de protection de l'environnement
en aviation de l'OACI relative aux mesures pour aider à réduire
la nuisance due au bruit des avions légers
INTRODUCTION
1.1 Les vols d'avions légers suscitent de plus en plus de plaintes
et de pressions pour la fermeture d'aérodromes, particulièrement
en Europe. Des redevances d'atterrissage prohibitives et de ;sévères
restrictions opérationnelles deviennent de plus en plus répandues.
La recherche a identifié un certain nombre de facteurs liés
aux vols d'avions légers qui, tout en étant classés
dans la catégorie des facteurs liés au bruit, sont en réalité
liés à d'autres aspects et sont communément appelés
"bruit virtuel".
1.2
Ces facteurs non acoustiques aggravent l'effet de nuisance ou de dérangement
du bruit des
avions légers et en s'y attaquant on peut ouvrir des possibilités
de réduire les plaintes liées aux activités d'avions
légers qui peuvent, dans certaines circonstances, être presque
aussi efficaces que des réductions du bruit à la source
ou des mesures opérationnelles. De plus, ces possibilités
existent pour tous les aérodromes, alors que des mesures opérationnelles
risquent d'être difficiles à cause de la géographie
et de contraintes d'espace aérien, et les réductions du
bruit à la source (par exemple par un recours à des types
d'avions moins bruyants) peuvent être coûteuses ou poser des
problèmes de navigabilité. S'attaquer aux facteurs non acoustiques
devrait donc toujours être un premier recours. Toutefois, la cause
de la sensibilisation initiale à la présence d'un avion
est presque toujours le bruit qu'il produit (même s'il est bien
inférieur au niveau qui cause un dérangement) et il reste
nécessaire d'étudier des réductions du bruit à
la source par des mesures opérationnelles.
1.3
Il est clair qu'il y a des possibilités de réduire la nuisance
causée tant par le bruit des avions
que par les facteurs non acoustiques et qu'il est possible d'améliorer
l'environnement hostile que les milieux aéronautiques rencontrent
souvent, si les effets et les mesures correctives appropriées sont
bien compris par les pilotes, les instructeurs, les gestionnaires d'aéroports,
les contrôleurs de la circulation aérienne et les avionneurs.
La présente note expose les aspects des vols d'avions légers
et d'autres aspects qu'il faudrait exploiter pour aider à réduire
l'impact de ces questions.
2. PLAINTES LIÉES AU BRUIT
2.1 Les travaux effectués par un certain nombre de chercheurs et
résumés avec les résultats des
travaux de l'Institute of Sound and Vibration Research à Southampton,
en Angleterre', ont montré qu'un certain nombre de plaintes qui
ont été attribuées au bruit des avions légers
sont en fait liées à d'autres causes, c'est-à-dire
à des facteurs non acoustiques. Cette recherche a tenté
de classer les plaintes en termes d'impact acoustique et, aux fins du
présent document, elles sont classées comme significatives,
modérées ou fortes:
a) réaction négative aux vols d'agrément Significatives
b) mauvaises relations entre collectivité et aérodrome Modérées
c) crainte des accidents aériens Modérées
d) personne n'agit sur les plaintes Fortes
e) les avions volent trop bas Fortes
1 "A Study of Community Disturbance Caused by General and Business
Aviation Operations - Final
Report", rédigé par l'Institute of Sound and Vibration
Research de l'Université de Southampton, juillet 1988, publié
par le Department of Transport du Royaume-Uni.
2.2
Le rapport reconnaît, à titre d'illustration, qu'il est peut
probable qu'une meilleure communication entre aérodromes et la
collectivité locale soit aussi avantageuse que des dizaines de
décibels de réduction du bruit mais que les résultats
démontrent clairement son importance.
2.3
Si l'on compare cela avec les gains que permet actuellement la technologie
éprouvée de
réduction du bruit à la source (de l'ordre de 5 dBA, ce
que l'on peut considérer comme une nette amélioration),
on aperçoit que l'on pourrait retirer des avantages considérables
d'une bonne action sur ces facteurs.

3.
ASPECTS OPÉRATIONNELS
3.1 Il y a plusieurs aspects de l'activité d'aviation générale
qui ont suscité des plaintes. Elles portent sur le vol en circuit,
la voltige, le remorquage de planeurs, le parachutisme, la publicité
aérienne, et le vol sur campagne. Ce sont les circuits et la voltige
qui causent le plus de plaintes. Pour atténuer la nuisance produite
par ces activités, il y a plusieurs mesures que l'on pourrait prendre.
Toutefois, dans toutes ces activités la sécurité
est primordiale et avant d'appliquer des mesures il faudrait les évaluer
et les faire approuver par les constructeurs, les pilotes instructeurs
et les directeurs et contrôleurs d'aérodromes.
3.2
Les mesures énumérées dans la présente section
devraient être introduites dans le programme de formation et d'entraînement
des pilotes. Les compétences nécessaires pour voler en circuit
sur
une gamme de hauteurs, effectuer des approches en oblique, gérer
les régimes pour moins de bruit dans le circuit ainsi que l'aptitude
à changer rapidement le circuit en fonction d'un changement de
piste ou de direction du circuit, tout cela devrait être bien développé
au moment de la délivrance de la licence de pilote privé.
Il est très important que dès le début de leur formation
les élèves pilotes soient sensibilisés à la
nécessité d'évoluer en minimisant les nuisances de
bruit réelles et perçues.
3.3
Vol en circuit
3.3.1 Le vol en circuit est nécessaire pour des évolutions
ordonnées et sûres autour des aérodromes
où il y a une forte concentration d'avions en vol. Il forme donc
une partie essentielle de la formation des pilotes, qui nécessite
une grande quantité de vols en circuit. Lorsque les écoles
de pilotage remplacent leur matériel volant, il conviendrait d'étudier
attentivement l'acquisition des types d'avions moins bruyants qui deviennent
disponibles. Le circuit comporte un décollage et une montée
face au vent, à pleine puissance et à une hauteur spécifiée,
typiquement de 500 ft, l'avion vire de 90' à gauche ou à
droite sur le parcours de vent traversier, selon la direction du circuit,
et continue à monter jusqu'à la hauteur du circuit, pour
réduire alors la puissance et se mettre à voler en palier.
À environ 0,5 ou 1 mille de la piste, selon la vitesse de circuit
de l'avion, celui-ci vire à 90' sur le parcours vent arrière
parallèle à la piste, jusqu'à un point où
le seuil de la piste est à environ
45' derrière l'avion, et celui-ci vire alors à 90' vers
le prolongement de l'axe de la piste, sur le parcours de base. On réduit
alors la puissance et la vitesse et on sort les volets, l'avion descendant
et virant sur le parcours d'approche et continuant à puissance
réduite jusqu'au - dessus du seuil.
3.3.2
Pour de nombreux avions à hélices à pas fixe qui
sont utilisés pour la formation initiale, le
décollage s'effectue à pleine puissance, il est suivi d'une
montée jusqu'à la hauteur de circuit, la puissance est alors
réduite, typiquement pour un régime d'hélice de 2
200 tours/minute, pour le parcours vent amère; la puissance est
typiquement ramenée à un régime de 1 600 tours/minute
au cours de l'approche. Pour les avions à hélices à
pas variable, le régime maximal est habituellement utilisé
au décollage, habituellement jusqu'à 300 ft, où la
vitesse de l'hélice est ramenée à environ 2 400 tours.
Sur le parcours d'approche, où pour des raisons de sécurité
il pourra être nécessaire d'interrompre l'approche, il est
indispensable de pouvoir rétablir rapidement la puissance maximale.
3.3.3
Dans les limites des impératifs de sécurité des vols,
il y a un certain nombre de possibilités pour atténuer la
nuisance du bruit et les effets perturbateurs des "facteurs non moustiques"
dans les environs d'un aérodrome. Elles portent sur la hauteur
de circuit, les changements de direction de circuit, l'utilisation, pour
la formation sur circuit, de terrains moins sensibles au bruit, et la
réduction du régime moteur sur le parcours vent arrière.

3.3.4
Il faut souligner que les mesures examinées dans la présente
section risquent d'imposer des
impératifs excessifs aux pilotes inexpérimentés et,
dans l'intérêt de la sécurité, qui est primordiale
dans tout le présent document, les instructeurs devraient former
suffisamment dans ces techniques avant qu'elles soient utilisées.
3.3.4.1
Hauteur de circuit
3.3.4.1.1 Typiquement, les hauteurs de circuit sont à 1000 ft au-dessus
du sol, mais cela peut varier. Les niveaux de bruit et certains éléments
des "facteurs non acoustiques" peuvent évidemment être
réduits si le circuit s'effectue à une hauteur aussi élevée
que possible; faire passer la hauteur de 800 ft à 1200 ft pourrait
apporter une réduction de bruit un peu supérieure à
3,5 dB.
3.3.4.1.2
Si on augmente la hauteur de circuit, on augmente aussi les dimensions
du circuit et le temps et la distance parcourue à pleine puissance
de décollage. Il faut donc adopter un compromis en termes de réduction
des niveaux de bruit entre le parcours vent arrière et le temps
et la distance plus grands à pleine puissance de décollage.
3.3.4.1.3
Dans certains cas des contraintes telles que les limitations locales de
l'espace aérien, des zones très sensibles au bruit à
proximité de l'aérodrome (par exemple hôpitaux, écoles,
etc.) pourront très bien limiter la portée de pareille mesure.
Toutefois, on peut progresser utilement en adaptant le circuit aux conditions
locales pour éviter de survoler ces zones. Dans certains cas où
les restrictions d'espace aérien empêchent d'augmenter les
hauteurs de circuit, les autorités du contrôle de la circulation
aérienne devraient investiguer la possibilité d'une certaine
atténuation des restrictions.
3.3.4.2
Direction du circuit
3.3.4.2.1 On peut atténuer les nuisances de bruit en changeant
la direction du circuit, par exemple en
passant de la droite à la gauche, périodiquement au cours
de la journée, notamment aux heures de forte activité opérationnelle.
La possibilité de faire cela pourra être limitée dans
certains cas par une variété de causes, par exemple zones
sensibles au bruit, restrictions de trafic aérien, etc.
3.3.4.3
Trajectoires obliques de décollage et d'approche
3.3.4.3.1 Dans certains cas on a utilisé avec succès des
trajectoires obliques de décollage et d'approche
pour éviter de survoler des zones sensibles au bruit sur le prolongement
de l'axe de piste. Toutefois, il faudra examiner attentivement les aspects
de sécurité de pareilles procédures et faire approuver
les procédures, avant de les appliquer, par une autorité
compétente.

3.3.4.4
Sites d'entraînement alternatifs
3.3.4.4.1 Comme la formation des pilotes comporte un entraînement
intensif sur circuit, les écoles de
pilotage des aérodromes particulièrement sensibles pourront
atténuer le problème en effectuant la majeure partie de
leur formation en circuit dans des sites moins sensibles, lorsque ce sera
possible, mais il faudra veiller à ne pas exporter le problème
vers une autre zone risquant de présenter des difficultés
analogues.
3.3.4.5
Gestion du régime dans le circuit
3.3.4.5.1 Il y a fréquemment des plaintes relatives aux avions
qui volent sur le parcours vent arrière du circuit. À côté
des mesures décrites ci-dessus, il pourra être praticable
de réduire la puissance en vol sur ce parcours, mais la sécurité
doit demeurer la première considération. Des réductions
de 200 tours/ minute ou davantage, dans le cas des hélices à
pas fixe, pourront très bien être praticables et sécuritaires
et auront un effet mesurable sur la réduction du bruit. Dans le
cas des avions à hélices à pas variable, on n'aura
pas besoin d'utiliser le plein régime pendant toute la durée
du circuit, et après le décollage et la montée à
une hauteur de 300 ft on pourra réduire la vitesse de l'hélice
jusqu'à la descente sur l'approche où, à 500 ft,
on pourra rétablir le plein régime.
3.3.4.6
Variation du régime moteur
3.3.4.6.1 Les variations du régime moteur attirent souvent l'attention
et peuvent provoquer des plaintes relatives au bruit. Autant que possible,
les pilotes devraient s'efforcer de minimiser les changements de régime
moteur.
3.4 Voltige
3.4.1 La voltige est depuis longtemps l'objet de plaintes dans les populations
du voisinage, car les changements constants de régime et les manuvres
sur une zone relativement petite et sur une longue période de temps
peuvent être particulièrement perturbant pour la population
locale. Toutefois, avec un peu de planification à l'avance, les
pilotes pourront se livrer à leurs activités tout en minimisant
la nuisance pour les populations au sol. Par exemple:
a) il y a lieu de rechercher des zones éloignées et très
peu peuplées, mais les manuvres
acrobatiques au-dessus de la mer peuvent être dangereuses à
cause de l'absence de points de
référence;
b) voler plus haut est un bon moyen d'atténuer le bruit. Au lieu
de voler ou d'être obligé de
voler à des hauteurs inférieures à cause de restrictions
de l'espace aérien au - dessus ou au -
dessous des nuages, on pourra envisager de retarder les vols jusqu'à
ce que les conditions
atmosphériques s'améliorent, ou aller dans une zone où
on pourra effectuer les voltiges à
une hauteur plus grande. Si on double la hauteur, on réduira le
bruit d'au moins 6 dB pour la
même manuvre;
c) faire varier, si possible, les zones dans lesquelles on effectue les
manuvres
acrobatiques, afin de ne pas faire de sorties multiples dans la même
zone.
3.5 Remorquage de planeurs
3.5.1 Des mesures opérationnelles pour réduire l'impact
du bruit du remorquage de planeurs risquent d'être particulièrement
difficiles car, en raison de la nature de l'activité, le remorqueur
a besoin d'utiliser des régimes élevés pendant un
temps relativement long. La mesure la plus évidente et la plus
efficace consiste à éviter les zones peuplées et,
si cela est difficile, à faire varier les parcours afin de réduire
le plus possible le nombre des vols sur une zone donnée. Par vent
faible, il est parfois possible de changer la direction de décollage
périodiquement durant la journée.

3.5.2
La communauté du vol à voile est très sensibilisée
aux problèmes et a entrepris des modifications coûteuses
à des avions pour réduire le bruit à la source autant
que le permet la technologie.
3.6
Parachutisme
3.6.1 Comme dans le cas du remorquage de planeurs, les mesures opérationnelles
que l'on peut prendre pour réduire le bruit des avions utilisés
dans le parachutisme sont plutôt limitées, car il est nécessaire
d'employer des régimes moteur relativement élevés
sur d'assez longues périodes pour atteindre la hauteur nécessaire,
et cela peut produire beaucoup de nuisance au sol. On pourra toutefois
prendre des mesures éventuellement praticables, par exemple: éviter
de voler en circuit au-dessus de la zone de parachutage et essayer de
gagner de la hauteur sur une zone peu peuplée (par exemple mer,
forêt, campagne ouverte ou grandes étendues d'eau) ou suivre
un parcours au-dessus de zones très peu peuplées pour revenir
ensuite vers la zone de parachutage dans une direction différente
au-dessus de zones relativement peu peuplées. Si cela n'est pas
possible, il y a lieu de gérer le régime moteur afin de
réduire le bruit au-dessus de zones identifiables sensibles au
bruit. Ici encore, si on effectue un grand nombre de vols et si le vent
est faible, il y a lieu d'envisager de changer la direction de décollage
périodiquement durant la journée.
3.7
Vol sur campagne
3.7.1 Le vol sur campagne n'a pas été jusqu'ici une grande
source de nuisance, bien qu'il y ait eu certaines plaintes dues à
ce genre d'activité, notamment lorsque le contrôle de la
circulation aérienne limite les trajets et les hauteurs des avions
afin d'acheminer tout le trafic local dans des corridors relativement
étroits. En pareil cas, l'ATC devrait examiner la nécessité
de procéder ainsi et explorer la possibilité de relever
les limites de hauteur et d'élargir le corridor afin de disperser
les parcours ou de déplacer les concentrations de trafic vers des
zones moins peuplées, à l'écart des sites sensibles.
Il serait aussi utile d'avoir des cartes indiquant pareilles restrictions,
pour conseiller l'utilisation de niveaux plus bas de régime de
croisière.
3.7.2
Les pilotes qui volent à proximité de villes et villages
devraient être conscients des causes
possibles de nuisance. Même si les niveaux de bruit sont relativement
faibles, ils risquent d'être suffisants pour produire des nuisances
dues aux "facteurs non acoustiques" et il convient d'éviter
d'attirer l'attention en volant aussi haut que possible et à faible
régime de croisière. Bien entendu, s'il est possible de
suivre des parcours éloignés des zones peuplées,
cela est préférable.

3.8
Procédures d'entrée dans le circuit
3.8.1 Habituellement, les procédures d'entrée dans le circuit
d'aérodrome comportent une descente
sur le côté non actif du circuit et l'entrée sur le
circuit actif dans le parcours vent traversier, ou, dans certains pays,
l'entrée dans le parcours vent arrière à 45'. Dans
certains cas, lorsqu'il y a peu d'activité sur le terrain, le contrôleur
de la circulation aérienne pourra autoriser une approche directe
qui comportera une descente en cours d'approche jusqu'à une hauteur
appropriée et un positionnement sur le parcours d'approche. Cela
présente l'avantage d'éviter le bruit du circuit normal,
mais il faut pour cela obtenir l'autorisation de FATC.
4.RELATIONS
ENTRE LA COLLECTIVITÉ ET L'AÉRODROME
4.1 Il y a eu dans le passé bien des situations de confrontation
parce que la direction de
l'aérodrome n'avait pas bien jaugé les problèmes
de nuisance dus au bruit des vols dans le voisinage du terrain, ou n'avait
pas traité les plaintes d'une façon satisfaisante, alors
que les voisins de l'aérodrome, de leur côté, ne comprenaient
pas bien les impératifs de l'exploitant de l'aérodrome.
Il y a eu dans un certain nombre de cas des escalades des situations,
qui ont mené à des manifestations et des perturbations des
activités aériennes par les voisins de l'aérodrome,
à des actions en justice pour limiter les vols et, dans des cas
extrêmes, à des fermetures d'aérodromes.
4.2
La plupart de ces situations auraient pu et auraient dû être
évitées si chacun des deux côtés
avait compris les préoccupations de l'autre, et certaines indications
diffusées par un pays (voir la pièce jointe) visent à
réaliser cela grâce à la formation de comités
consultatifs. Il a été formé un certain nombre de
comités consultatifs d'aérodrome, où les collectivités
locales et les directions d'aérodrome ont réussi à
résoudre les problèmes. Ils se réunissent régulièrement
pour examiner les situations locales et aider à résoudre
les difficultés qui se présentent. C'est seulement lorsque
l'un et l'autre côté comprend bien les préoccupations
de l'autre que l'on peut progresser et ajuster les activités en
fonction des besoins des voisins de l'aéroport et des exploitants
d'aéronefs. Il y a dans la plupart des cas un degré de souplesse
que l'on peut exploiter pour trouver une solution. Pour résoudre
les problèmes locaux de bruit, on a eu recours aux mesures suivantes:
identification des sites sensibles au bruit et mesures d'atténuation
du problème par modification des trajets, relèvement de
la hauteur de survol, révision de procédures opérationnelles,
par exemple réduction du régime moteur, aménagement
de la direction et de la hauteur des circuits, changements périodiques
de la direction des circuits et, au besoin, mesures plus radicales pour
limiter ou faire cesser les vols des avions les plus bruyants, limitation
des périodes où les vols sont autorisés et introduction
de couvre-feux.

4.3
Traitement des plaintes
4.3.1 Pour ce qui est des plaintes, la recherche a montré que si
on les traite de façon peu réceptive ou abrupte, ou si on
les ignore purement et simplement, cela ne fait qu'exacerber les difficultés,
qui peuvent alors devenir l'équivalent d'un très fort impact
acoustique, nettement au-dessus de ce qui peut être compensé
par des procédures opérationnelles ou la technologie. Il
est donc extrêmement important de traiter toutes les plaintes d'une
manière approfondie et bien visible, en faisant le suivi de la
question toutes les fois que c'est possible, par exemple avec le pilote
concerné, qui peut-être était tout à fit ignorant
des problèmes qu'il causait. Les plaignants devraient être
avisés par écrit des mesures prises et, le cas échéant,
des changements apportés aux procédures pour résoudre
le problème.
4.3.2
Pour que les pilotes de passage aient connaissance des procédures
ou restrictions agréées
localement, il importe de les publier dans les guides d'aérodrome
locaux, qui seront tenus à jour.
5.CONCLUSIONS
5.1
Il y a des progrès dans la technologie aéroacoustique visant
à réduire le bruit à la source des avions légers
à hélices. Il faut vérifier cette technologie au
regard des effets contraires possibles sur la navigabilité, la
performance, l'autonomie et la charge utile. La technologie déjà
éprouvée ne paraît pas actuellement pouvoir produire
des réductions dépassant beaucoup 5 dB(A), bien que des
techniques plus poussées actuellement à l'étude laissent
entrevoir des possibilité de gains plus grands. Les gains attendus
de l'actuelle technologie et une attention appropriée aux nuisances
de "bruit virtuel" sont en gros comparables, bien que dans le
second cas il y ait des possibilités qui, bien exploitées,
sont de nature à produire des gains nettement plus grands et à
faire mieux accepter les vols d'avions légers.
5.2
Ces gains peuvent être procurés par un relèvement
du profil des procédures opérationnelles
d'atténuation du bruit, des améliorations de l'entraînement
dans ce domaine, de meilleures relations entre les aérodromes et
les collectivités, une plus grande sensibilisation de la communauté
aéronautique aux activités qui créent les nuisances
et la publication de renseignements plus fournis sur les zones sensibles
au bruit dans les guides des aérodromes.

6.
MESURES
6.1 À côté de la technologie de réduction du
bruit à la source, on peut réduire les nuisances d'aviation
générale si l'on prend des mesures comportant un effort
de coopération entre constructeurs, pilotes et exploitants, écoles
de pilotage, contrôle de la circulation aérienne, directeurs
d'aérodromes, collectivités locales et éditeurs de
guides d'aérodromes.
6.2
On a en particulier dégagé un certain nombre de mesures
susceptibles de contribuer à réduire
les nuisances acoustiques des avions légers, mesures qui prévoient
que:
a) les constructeurs mettent au point et publient des techniques d'utilisation
moins bruyante de leurs produits;
b) les techniques opérationnelles décrites dans la présente
note (section 3) soient introduites dans le programme de la licence de
pilote privé;
c) les pilotes et exploitants, sensibilisés à la nuisance
que peuvent produire leurs évolutions, prennent les mesures nécessaires
en appliquant les méthodes exposées dans la présente
note;
d) les contrôleurs de la circulation aérienne recourent davantage
à des circuits bien étudiés, donnent une attention
particulière aux hauteurs, directions et trajets des circuits et,
lorsque c'est possible, les modifient pour diminuer l'impact du bruit
dans des zones particulières,
e) les directeurs d'aérodromes soient réceptifs aux besoins
de la collectivité locale, établissent des contacts réguliers
avec les collectivités locales grâce à des comités
consultatifs (voir l'exemple ci-après);
f) les éditeurs de guides d'aérodromes contactent les directeurs
d'aérodromes pour veiller à ce que les zones sensibles au
bruit soient indiquées dans leurs guides, avec des trajets de réduction
du bruit et toutes procédures d'atténuation concernant chaque
aérodrome;
g) les écoles de pilotage soient bien informées, à
travers la direction de l'aérodrome, des
nuisances causées par les vols d'instruction et prennent les mesures
voulues pour les atténuer en choisissant des équipements
appropriés et en appliquant les indications données dans
la présente note.
6.3
Ce n'est qu'en comprenant bien les causes des nuisances dues aux activités
aériennes et en prenant les mesures voulues pour réduire
leurs effets que l'aviation générale pourra continuer aux
niveaux actuels et éventuellement se développer.

Définitions et Glossaire
- Le niveau pondéré A à un instant donné est
exprimé en décibels pondérés A (dB(A). Ce
niveau caractérise le niveau de sensation d'intensité sonore
en fonction de la réponse en fréquence de l'oreille. C'est
un indicateur de type physiologique dont la corrélation avec la
gêne subie varie avec le type de bruit perçu.
- Leq(A) : Niveau continu équivalent en dB(A). C'est le niveau
moyen en dB(A) (moyenne logarithmique)
pendant une période donnée. Ce niveau prend donc en compte
la durée du bruit.
- Bruit ambiant: Bruit total existant dans une situation donnée
pendant un intervalle de temps donné. Il est composé de
l'ensemble des bruits émis par toutes les sources proches ou éloignées.
- Bruit particulier: Composante du bruit ambiant qui peut être identifiée
spécifiquement et qui peut être attribuée à
une source déterminée, en particulier parce qu'il est l'objet
d'une plainte, distinguer du bruit ambiant.
- Bruit résiduel: Bruit ambiant, en l'absence du(des) bruit(s)
particulier(s), objet de la plainte considérée.
- Emergence: Modification du niveau ou du contenu spectral du bruit ambiant
induit par l'apparition ou la disparition d'un bruit particulier, perceptible
sans exiger d'effort d'attention particulier. L'émergence se caractérise
donc par la différence de niveau entre le bruit particulier et
le bruit résiduel.
Sigle
Signification
A F V A Association Française de Voltige Aérienne,
ACNUSA Autorité de Contrôle des Nuisances Sonores Aéroportuaires
ADAK Association de Défense des Aéronefs en KIT
ADP Aéroports de Paris
Aé C F Aéro -Club de France
ANPI, Association Nationale des Pilotes Instructeurs
AOPA, Association des Pilotes et Propriétaires d'Aéronefs
CCAR Commission Consultative d'Aide aux Riverains
CCE Commission Consultative de l'Environnement.
CLN Certificat de Limitation de Nuisance
CNB Conseil National du Bruit
CTR Région de Contrôle Terminal
DDASS Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales
DDE Direction Départementale de l'Equipement
DGAC Direction Générale de l'Aviation Civile
DIRAP Défense des Intérêts des Riverains de l'Aérodrome
de Pontoise -
Cormeilles en Vexin
DPPR Direction de la Prévention des Pollutions et des Risques
EPA Etablissement Public d'Aménagement
F F A Fédération Française d'Aérostation
F F P L U M Fédération Française de planeur Ultra
Léger Motorisé
F F V L Fédération Française de Vol Libre,
FFAC Fédération Française des Avions de Collection
FFAM Fédération Française d'AéroModélisme
FFP Fédération Française de Parachutisme
FFVV Fédération Française de Vol à Voile
FNA Fédération Nationale Aéronautique
IFR Instrument Flight Rule, vol aux instruments
IGACEM Inspection Générale de l'Aviation Civile et de la
Météorologie
IGN Institut Géographique National
INRETS Institut National de Recherche sur les Transports et leur Sécurité
MATE Ministère de l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement
MELT Ministère de l'Equipement, du Logement, des Transports
OACI Organisation de l'Aviation Civile Internationale
ONERA Office National d'Etudes et de Recherches Aérospatiales
PEB Plan d'Exposition au Bruit
PGS Plan de Gêne Sonore
PNR Parc Naturel Régional
SDRIF Schéma Directeur de la région Ile-de-France
SFACT Service de la Formation Aéronautique et du Contrôle
Technique.
SIG Système d'Information Géographique
STBA Service Technique des Bases Aériennes
STNA Service Technique de la Navigation Aérienne
UFCNA Union Française Contre les Nuisances des Aéronefs
UFFAS Union des Fédérations Françaises Aéronautiques
et Sportives
VAC Visual Approach Chart
VFR Visual Flight Rule, vol à vue

Documents
et notes
v La prise en compte de l'acoustique dans la construction d'un avion de
tourisme, point technique détaillé de la question. Philippe
MATHARAN Revue acoustique et techniques 1997. v Historique du travail
de l'ONERA en matière d'aviation légère préalable
à l'étude d'août
1999. Mme GOUNET, document distribué en séance
v Campagne de mesure du bruit lié à l'activité de
parachutisme sur l'aérodrome de LYON
CORBAS. M FISCHL. Service Technique de la Navigation Aérienne.
Septembre 2000
1 DGAC. Bilan de l'Activité "aviation légère"
. Fiches " aviation légère " 1999. Données
de l'Année 1999 et 1998
2 DGAC. "Aviation légère" . Fiches " aviation
légère " 1999. Données 1999 et 1998
3 Evaluation de l'impact sonore des activités d'aviation légère
de loisirs sur les zones habitées dans
l'environnement de l'aérodrome de Grenoble - Le Versoud. M. Patrice
ESTOR, étudiant en DESS " Acoustique des Transports -Confort
et Environnement" à l'Université Technologique de Compiègne
(UTC). M. Marc
ESMENJAUD, animateur du pôle de Compétence "Bruit"
de l'Isère et Technicien Sanitaire en chef à la Direction
Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales de l'Isère
4 La prise en compte de l'acoustique dans la construction d'un avion de
tourisme, point technique détaillé de la question. Philippe
MATHARAN Revue acoustique et techniques 1997
{texte}
|